Messe en mi bémol majeur de Franz Schubert
Cathédrale Marie-Reine-du-Monde
Messe en mi bémol majeur de Franz Schubert et autres œuvres, présentées dans le cadre de la liturgie dominicale
Le Chœur polyphonique de Montréal, placé sous la direction de Louis Lavigueur, accompagné par Jean-Michel Grondin à l'orgue.
« Cette messe est incontestablement la plus belle des six que nous a laissées Schubert. Il y travailla trois ans et la retoucha encore peu de temps avant sa mort. Cette partition accumule tant de merveilles : modulations géniales, mélodies exquises, orchestration colorée, émotion intense… »
(d’après M. Cauchie, Revue de Musicologie, nov. 1928)
Pour Franz Schubert (1797-1828), la religion était avant tout une affaire privée, mais ses contemporains s'étonnaient de la piété du compositeur.
Schubert a composé six messes. Son retour fréquent à ce genre suggère un intérêt constant pour les défis qu'il présente, alors que le développement de son style ouvre de nouvelles possibilités musicales. Ses compositions sont fermement ancrées dans l'atmosphère libérale de la Vienne de l'époque, manifestant un instinct théâtral qui correspond au contenu dramatique de la messe.
Étant donné la longueur de cette œuvre, elle n'était manifestement pas destinée à un usage liturgique. Comme c'est le cas pour beaucoup de ses compositions, Schubert est mort trop jeune pour assister à sa première exécution, puisque cette messe fut créée une année après sa disparition, sous la direction de son frère, Ferdinand Schubert.
En 1828, année de sa mort, Schubert composa une multitude d'œuvres, dont le sublime Quintette à cordes en do majeur, de nombreux lieder, ses trois dernières sonates pour piano et une magnifique dernière symphonie inachevée.
Cette Messe en mi bémol majeur influença notablement Anton Bruckner, et surtout Johannes Brahms. En 1865, Brahms l'édita anonymement et écrivit à un ami : « il me semble que la chose la plus importante est qu'elle soit présentée de façon aussi artistique et respectueuse que possible, comme cela convient à l'homme et à l'amour que nous lui portons ». Il est possible que ce travail éditorial ait exercé un effet direct sur la composition de son propre Requiem allemand.